J’apprends à plier
J’ai abandonné la chambre. Premier appart qui ne soit pas un studio, et me revoilà à dormir sur le clic-clac du salon… J’ai résisté tant que j’ai pu, mais j’ai fini par lâcher prise. Parce que qu’en plus des câlins bruyants, un de mes voisins ronfle… Sûrement elle, puisque ça ne peut pas être celui qui, malgré son jeune âge, semble déjà souffrir de problème de prostate qui l’obligent à se lever pour trois ou quatre pipis (bruyants, eux aussi) par nuit…
J’ai abandonné le terrain. La chambre servira de pièce fourre-tout, et surtout de pièce tampon, me protégeant des ronflements et autres gémissements des deux d’à côté. M’évitant aussi une crise de folie qui m’aurait poussée, après x nuits blanches et dans ultime élan meurtrier, à me munir d’un des couteaux à bouts ronds de ma cuisine pour aller trucider le couple, fort charmant au demeurant. M’évite par là même la honte de me faire désarmer en un tour de main (ils sont tous les deux plus grands et plus costauds que moi), et de finir en hôpital psychiatrique, au mieux, ou en prison, au pire (encore que…).
J’apprends donc à plier… et déplier le clic-clac. Les voisins l’ont échappé belle, je peux vous le dire…
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