D'où je reviens...
Dans la Ville lointaine, le pollen tombe du ciel en milliers de flocons, puis se regroupe le long des trottoirs ou des pelouses.
Dans la Ville lointaine, le réseau de bus est signalé par des fils dans les airs, entre les immeubles, comme une toile d’araignée.
Dans la Ville lointaine, les immeubles ont cinq étages. Le mien en a deux, il se sent minuscule.
Dans la Ville lointaine, les gens sont souriants, ils ont un léger accent, ils disent qu’ils sont du sud, surtout quand il fait froid.
Dans la Ville lointaine, on n’est pas très patient en voiture, on klaxonne, on râle, mais on roule doucement, parce que les radars fixes poussent mieux que le muguet.
Dans la Ville lointaine, on a une histoire et des légendes, on en est fier, on les raconte aux étrangers, on les enferme dans les musées.
Dans la Ville lointaine, les arbres sont les rois. Ils fleurissent, ils foisonnent, ils l’entourent, ils l’enserrent. Certains s’y sont perdus.
Dans la Ville lointaine, on est nombreux, on se rassemble, parce qu’autour, c’est l’immensité inoccupée.
Dans la Ville lointaine, je me sens seule, un peu perdue, isolée. Mais ça passera.