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Il était aujourd'hui, Didi
19 octobre 2006

Les aventures d’une fonctionnaire

Quand je suis arrivée au boulot ce matin, les yeux encore tout ensommeillés et le regret de ma couette au cœur, j’ai eu la malheureuse surprise de croiser 5 chefs angoissés dans le couloir… Et parmi eux, ma chef, la grande dame en personne. Réunion de crise improvisée : un petit régiment de gens importants arrivaient et le Directeur demandait des petits gâteaux pour aller avec le café. D’où ce rassemblement impromptu. D’où la grande dame, en train de commérer derrière mon dos (enfin j’étais derrière son dos, ce qui explique qu’elle ne me voyait pas, et pensait commérer derrière, sans savoir que j’allais arriver devant… Je suis trop longue ?? … J’arrête). Je l’entendais s’énerver en prononçant mon nom. Elle m’aperçoit, son visage change du tout au tout, l’espoir l’illumine tout à coup. Elle court vers moi, m’agrippe par l’épaule et m’envoie son haleine du matin dans le nez : « Le Directeur veut des petits gâteaux !! Où sont les petits gâteaux qu’il nous restait après le festival ? ». Je suffoque, prends une grande inspiration, et face à tout ces chefs pendus à mes lèvres, je marque un temps de pause. J’ai appris à me faire désirer ici. Surtout pas trop vite… Je réponds enfin : « Euh… Dans le placard à p’tits gâteaux… ? ». La déception se lit sur tous les visages… « Mais non !!! J’ai déjà regardé !!! », panique la grande dame.
Sans céder à la peur qui rode, je parcours les derniers mètres qui me restent jusqu’à mon bureau, direction placard à petits gâteaux. Merde, en effet il reste plus rien. La grande dame qui m’a suivi à petits pas pressés me confirme : « Tu vois !! Y’en n’a plus !!! ». Les 4 chefs qui débarquent aussi en hochent la tête de désespoir. « Qu’est-ce qui s’est passé !!?? » hurle la grande dame. « Ben ils ont dû être distribués pour d’autres réunions… » je réponds. « Non, c’est pas possible !! Il en restait 3 boîtes !!! ». « Ben il en reste plus ». Je commence à sentir le rire qui vient. Mauvaise idée, la grande dame n’est pas d’humeur : « Et qu’est-ce qu’on va faire !!!!!! ». « Ben on va faire sans… ». Elle me transperce d’un long regard noir… J’apprendrai dans la journée qu’elle me soupçonne de les avoir mangés en cachette. En attendant, comme un seul homme, les chefs s’en vont, sûrement indignés face à tant d’insouciance. Mon bureau retrouve son calme. Ouf. Je peux enfin m’installer tranquille…

Mais c’est peine perdue, une autre chef débarque, plus dégourdie celle-ci. Elle découvre un carton sous une table : « C’est quoi ça ? ». Je réponds : « Ah oui, c’est des madeleines périmés depuis le mois d’août qu’il fallait jeter… ». Elle en goûte une : « Ca ira très bien ! ». Elle embarque les madeleines et elle se casse. Affaire réglée, tout le monde est sauvé.

Aux dernières nouvelles, personne encore ne s’est étouffé avec. Dommage.

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Commentaires
M
Rho mon dieu, et moi qui tentais tant bien que mal de dire du bien des fonctionnaires. En tout cas, c'est pas l'orgueil ni les madeleines qui les étouffent. C'est que c'est coriace ces bêtes-la !<br /> Merci didi de tenter d'éradiquer cette race nuisible de petits chefs en furie qui se croient tout permis sur leurs employés (voire sous-fifre) pour sauver la face sans se soucier du ventre de leurs supérieurs.<br /> <br /> En attendant, si tout les pots de vins se faisaient à base de madeleine périmés, il y aurait :<br /> - moins de fin dans le monde<br /> - un plus gros trous à la sécu<br /> - quelques brasseur de vent en moins.<br /> <br /> des bises. Tu m'as fait bien rire !
D
Ah! Horreur! Je suis percée à jour! ;)
R
Moi aussi, je commençais à te soupçonner de les avoir mangés. Mais non, tu voulais juste les emmener chez toi, détourner un peu d'argent public...
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